On prend du recul

La com' de l’apparence : sommes-nous des marques avant d’être des humains ?

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Dans un monde où chaque selfie est une vitrine et où chaque tweet façonne une réputation, sommes-nous devenus des marques ambulantes ? Cet article explore la philosophie derrière la "self-branding" et interroge : la communication moderne nous pousse-t-elle à sacrifier notre humanité sur l’autel de l’apparence ?

Introduction : De l’humain à la marque

Autrefois, seuls les produits ou services portaient une identité visuelle forte. Aujourd’hui, chacun semble être une "marque personnelle", du jeune influenceur au PDG. Des philosophes comme Nietzsche, qui critiquait déjà l’idéal d’une société où l’apparence prime sur l’essence, trouveraient ce phénomène fascinant.

La communication moderne a bouleversé nos vies : elle n’est plus seulement un outil, elle est devenue un mode de vie. Que dit cela sur nos valeurs et nos aspirations ?

La montée en puissance du self-branding

Le concept de self-branding repose sur l’idée que chaque individu peut (et doit) se promouvoir comme un produit à vendre. Voici quelques éléments qui en dessinent les contours :

  • Les réseaux sociaux comme vitrines : Instagram, LinkedIn, ou TikTok sont devenus des plateformes où chacun expose le meilleur de soi, parfois aux dépens de l’authenticité.
  • La quête de l’approbation : Les "j’aime", partages et commentaires deviennent les nouvelles monnaies d’échange. Selon Kant, cela pose un problème moral : sommes-nous en quête de reconnaissance ou simplement d’un miroir flatteur ?
  • L’influence des marques : Les entreprises encouragent cette individualisation en collaborant avec des "personal brands". Nous sommes ainsi incités à adopter les codes du marketing pour exister.

Les dangers philosophiques d’une société centrée sur l’apparence

Aristote disait que le but ultime de la vie est l’eudaimonia (bonheur, épanouissement). Or, à force de construire une image publique, ne risquons-nous pas de perdre de vue qui nous sommes réellement ?

Voici quelques paradoxes à méditer :

  • Authenticité vs performance : Peut-on vraiment être soi-même si tout ce que nous faisons est calculé pour plaire ou impressionner ?
  • L’aliénation numérique : Marx aurait vu dans cette communication moderne une nouvelle forme d’aliénation. Nous devenons des travailleurs de notre propre image, sans fin ni repos.
  • La solitude connectée : Plus nous investissons dans notre "marque personnelle", plus nous risquons de négliger les vraies relations humaines.

Les avantages d’une telle évolution

Mais tout n’est pas sombre ! Être une "marque personnelle" offre aussi des opportunités :

  • Autonomisation : Chacun peut devenir acteur de sa propre vie professionnelle et personnelle, en contrôlant son image.
  • Création de communauté : Les individus peuvent rassembler des personnes partageant les mêmes intérêts autour d’eux, grâce aux outils numériques.
  • Expression de soi : Les plateformes offrent des espaces pour partager ses passions, ses idées et ses talents.

Repenser la communication pour retrouver l’essentiel

Face à cette société de l’apparence, une question s’impose : comment retrouver un équilibre ? Peut-être en adoptant une philosophie de l’authenticité, comme le prônait Kierkegaard. Plutôt que de chercher à plaire, concentrons-nous sur ce qui nous rend uniques et vrais.

La communication ne devrait pas être une course effrénée à la reconnaissance, mais un pont entre les individus, un moyen de créer des liens sincères et profonds.

Article publié le 17/11/24

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